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Etes-vous pour le tutoiement ?

Si je vous pose la question, c’est parce que je l’expérimente depuis mon arrivée en Polynésie.

Il est d’usage, dans la coutume ici de se faire tutoyer et de tutoyer dès la première rencontre, même si elle se perd.

Si au début, je trouve cela particulier, après 6 mois de vie ici, je réalise que cela permet d’aller à l’essentiel et vers une plus grande authenticité. Associé au sourire qui est une autre coutume locale, cela fait des merveilles !

Seulement voilà, des touristes l’ont mal pris et continuent de mal le prendre, se sentant offenser d’être tutoyés de prime abord. Résultat, quand certains tahitiens voient arriver des popas, ils les vouvoient. Cela m’est arrivé plusieurs fois à mon grand dam alors que je tutoie désormais d’emblée. Une gêne est présente et c’est beaucoup moins agréable. 

J’ai la sensation qu’on se trouve dans une période d’entre deux ne sachant plus très bien quoi faire : tutoyer ou non ?!? C’est dommage. Dommage pour les Polynésiens attachés à leur culture, et dommage pour les francophones ne voulant pas jouer le jeu.

C’est à nous voyageurs, touristes, à nous adapter aux coutumes locales et non l’inverse. Cela me parait une marque de respect essentielle quand on visite d’autres pays. 

D’ailleurs, si la Polynésie est française, elle n’est pas la France. Et il y a un monde de différence entre les deux ce qui est bien normal au vu de sa situation géographique et de son histoire si riche.

Elle a gardé encore une bonne part de sa culture traditionnelle. Les tahitiens ont une douceur de vivre, une grande gentillesse si tant est qu’on les respecte. Pour le reste, je vous en parlerai plus tard.

Alors, êtes-vous pour le tutoiement ? Je suis curieuse de vos retours…

 

Je termine à peine l’écriture de cet article que je lis la newsletter de Guilhem Cayzac. Je vous en partage un morceau qui rejoint ce que j’exprime plus succinctement plus haut (d’ailleurs, dans toutes ses vidéos, Guilhem tutoie) :

« La deuxième façon de connaître consiste à rencontrer l’autre, la situation de vie, l’expérience extérieure, en laissant place à l’intérieur de nous à un espace d’écho et de ressenti qui permet à la connaissance de soi-même d’avoir aussi une place. Alors la connaissance devient ce qu’elle est censée être dès le départ : une co-création. Nous pouvons ainsi rencontrer l’extérieur et éveiller progressivement l’intérieur au fur et à mesure de ces rencontres. Selon moi cette deuxième façon de rencontrer la vie, de connaître la vie et beaucoup plus complète, riche, car elle permet de « naître avec », c’est-à-dire co-naître.

Je pense que la création est ainsi faite, que les créatures se donnent naissance mutuellement, se soutiennent, s’entraident dans ce processus perpétuel de naissance à soi-même. Ainsi l’intérêt personnel, particulier rencontre le bien commun, l’intérêt de la communauté tout entière de la création. C’est une guérison de l’Ego, la fin de l’égoïsme. Et c’est également une guérison de l’oubli de soi, de ce mythe qui voudrait que l’impersonnalité, le dévouement à l’autre, le service à autrui, soit supérieur à toute attention portée à soi-même.

C’est un retour à l’équilibre entre l’individuel et le collectif, le bien personnel et le bien commun. Je ne peux pas me connaître moi-même si je ne te connais pas également. Et pour te connaître, je dois absolument me connaître moi-même. C’est ainsi que toutes les pièces du puzzle peuvent se rencontrer et se positionner les unes aux autres, en reconstituant enfin l’image perdue du visage de Dieu, le créateur de notre monde. Chacun de nous en est une parcelle, un éclat, mais nos relations et notre connaissance de la vie n’ont aucun sens si chacun de nous n’est pas à sa juste place.

Je suis ainsi arrivé à la conclusion que la seule chose que nous devrions connaître est le Bien. Le bien commun, le bien universel apparaît lorsque nous sommes chacun de nous à notre juste place, permettant ainsi aux autres d’être également à leur juste place avec nous. »

Cet article a 2 commentaires

  1. Nathalie Faure

    Merci Florence pour ton retour intéressant. Je n’avais pas ce souvenir de la Belgique 😉

  2. Florence

    En Belgique le tutoiement est semble-t-il plus courant que chez vous français. Nous l’utilisons facilement il me semble dès qu’il y a une forme d’appartenance commune. En entreprise je tutoie toute la hiérarchie sans exception sauf si par exemple c’est quelqu’un de la Hollande et encore… Je trouve cela très sympa comme un raccourci du lien. Ou dans une formation , tout le monde se tutoie parce que l’on fait partie du même groupe. Par contre je vouvoie mon médecin de famille ou ma banquière. Mais si l’un des 2 devait me le proposer je passe avec grand plaisir au tutoiement j’adore 😍.

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