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DECOUVERTE DE MOOREA, suite du 1 au 3.11.2023

Coucher du soleil à Moorea
Moorea
Plage publique de Moorea
Plage publique de Moorea

Mercredi 1.11.2023

Réveil matinal à 5h avec les coqs et le jour. Je n’arrive pas à me rendormir et je suis sur mon téléphone encore et encore…

Petit-déjeuner et je m’installe dans le canapé pour écrire et publier un article.

Elan coupé car arrivée d’Elodie qui vient partager la chambre. 49 ans, de Toulouse, en voyage pour une durée indéterminée. Nous discutons, alors qu’il pleut, et me partage ses expériences nombreuses de voyages. Une vraie baroudeuse qui a bien exploré le monde.

Dîner au Fare avec des pâtes bio maison faites par Isabelle (la patronne) et son compagnon. C’est bon, varié et frais. De belles rencontres, de beaux échanges avec des profils très différents :

  • une femme photographe ; son mari est en mission ici et elle l’a rejoint pour un mois. Sinon, elle habite à Paris avec ses enfants grands ados. Elle va travailler demain avec une scientifique du Criobe (un laboratoire de recherche sur les récifs coralliens entre autre) pour photographier la ponte des coraux en mer ; cela n’arrive qu’une fois par an ; c’est imminent
  • un jeune couple qui vit en Australie et y travaille pour bien y gagner leur vie et voyager ensuite avant de rentrer en France ; ils sont en PVT (Programme Vacances Travail, un visa particulier pour les jeunes entre 18 et 30 ans https://pvtistes.net/le-pvt/ ), ce qui est un gros avantage
  • Roger, Martha et leur fille, de l’île de Pâques
  • d’autres, de la famille d’Isabelle, des hôtes

Nous sommes une vingtaine à table. C’est joyeux et riches de partages comme je les aime…

Jeudi 2.11.2023

Levée tôt à 6h15 pour aller nager avec les baleines. Nous allons ensemble avec Elodie en scooter. 30 mn de route, rdv à la plage publique de Tiahura que nous avons du mal à trouver ; elle est fermée par un portail et c’est un gardien qui ouvre à 7h30.

Le groupe est sympa, nous sommes une dizaine de tous âges (35 à 70 ans) Nous sortons du lagon aux couleurs transparentes pour l’océan d’un bleu profond. La mer est calme, une houle légère.

Nous allons dans une direction à l’affût du souffle des baleines. Je me retourne à un moment et vois le capitaine téléphoner. Juste après, changement de direction ; un autre bateau a aussi bifurqué, nous allons vers une baleine !

A 300 mètres, nous en voyons une souffler. Mise à l’eau avec palmes et tuba, c’est notre jeune guide (18 ans environ) qui nous emmène. La fougue de la jeunesse le fait nager vite ; il ne se retourne pas forcément souvent pour voir où en est le groupe. La houle, même légère, nous empêche de voir où en est le groupe, à moins de bien viser et lever la tête au bon moment. Je suis dans le peloton de fin et décide d’attendre la dame la plus âgée ; elle commence une crise de panique ! Je lui donne mon prénom, lui parle et avec un homme du groupe, nous l’attendons, la rassurons. Je suis moi-même pas à l’aise ! Non pas pour nager et tenir une distance car ça va, mais parce que je suis dans une immensité que je ne connais pas. Cela m’avait fait la même chose au large de la Corse quand j’y avais nagé en pleine mer. Il y règne un mystère puissant quand on n’est pas habitué, quand on n’a pas apprivoisé ce bleu profond, même si les rayons du soleil s’y glisse en dessinant de jolis rais (je réalise en tapant ce passage : et si cela avait un lien avec mes profondeurs ? Et si j’avais peur d’y plonger plus encore ? …).

Finalement, notre jeune guide se retourne et nous voit. La doyenne veut retourner au bateau ; j’hésite et me retrouve entre deux. La doyenne est laissée seule, alors un homme du groupe reste avec elle le temps que le bateau arrive la récupérer ; elle panique de nouveau. De mon côté, je tente de rejoindre le groupe à mon rythme, seule. Impression bizarre, pas forcément rassurée !

Et puis vient LA RENCONTRE : une maman et son baleineau assez fougueux et joyeux, comme souvent. La mère est au fond ; le baleineau tout près. Sur la vidéo d’Elodie, il semble jouer avec un groupe. Nous sommes 4 bateaux soit environ 30-40 personnes dans l’eau. Je trouve cela beaucoup trop d’autant que deux groupes sont très près de lui ! Le nôtre est juste au dessus de la maman, qui est au fond, à l’horizontal. Au bout d’un moment, la mère se met à remonter tout doucement à la verticale puis vient respirer juste devant nous, entre les groupes. C’est juste incroyable même si je me rends compte que ce n’est pas comme ça que j’aurais aimé que les choses se passent. Je nous trouve trop près et trop nombreux ! 

Ces sorties sont très lucratives pour les locaux : 100 euros par personne, ils font deux sorties par jour…

Je commence à avoir des nausées ayant avalé un peu d’eau de mer en respirant mal. Je trouve ça insensé et ne me vois pas vomir dans l’eau. Heureusement, je tiens le coup. Notre jeune guide va m’aider à revenir ; je m’accroche à la bouée et nage avec lui. Retour au bateau, je bois un peu. Le capitaine nous propose gentiment de l’ananas frais (nous sommes sur l’île des ananas), il ne passe pas du tout, je préfère le pain d’épices et je récupère.

Le papa, capitaine, nous explique un peu la vie des baleines. Elles sont là jusqu’en novembre avant de remonter en Antarctique où elles vont se nourrir pendant 2-3 mois. Elles reviennent en avril par ici pour s’accoupler et mettre bas. Pendant cette période de 6-7 mois, elles ne mangent pas. Leur trajet dure un mois et demi pendant lequel elles ne mangent toujours pas !!! Incroyable nature !!! Si le baleineau est né trop tard dans la saison, il ne survivra probablement pas au voyage. Il y a des observateurs qui les recensent ; on en compte 300 et le nombre est en augmentation, c’est une bonne nouvelle.

Nous nous promenons ensuite à la recherche des dauphins, sans succès. Nous revenons alors dans le lagon pour voir des raies, tortues et requins.

Sur le chemin, nous avons vu beaucoup de tortues côté océan, une un peu plus grosse dans le lagon.

Encore une fois, beaucoup de monde sur ce spot : plusieurs bateaux, plein de gens dans l’eau, apparement les poissons sont nourris ! Je ne cautionne pas, heureusement notre guide ne les nourrit pas.

Néanmoins, nous profitons de ce que font les autres, pas terrible, j’en ai conscience ! Comment faire ? Comment être ? Ne pas faire ? Laisser faire ? Je me pose beaucoup de questions pour tenter de voyager avec le moins d’impacts possibles et le plus responsable possible aussi.

J’apprends le lendemain qu’un pêcheur a dû interrompre sa pêche car maman et baleineau sont venus le voir. Ils peuvent être parfois curieux et s’approcher près des bateaux ou paddles. Il les a laissé faire jusqu’à ce qu’ils partent…

Après ce tour magnifique mais pas éthique, et encore une fois, je ne referai pas dans ces conditions, nous nous changeons et partons déjeuner dans une roulotte.

Ici, les roulottes sont typiques : des caravanes ou boui-bouis installés en général en bord de route qui proposent des repas à manger sur place ou à emporter à un prix intéressant (moins cher qu’en restaurant). Elodie a eu une adresse tout près de là où nous sommes ; la seule chose, passé 13h, il faut attendre 1h30 pour être servi. Nous sommes en vacances et faisons davantage connaissance avec Elodie. Sacrée femme, sans enfant par choix, qui a déjà bien bourlingué ! 1h30 après, nos assiettes arrivent ; c’est bon, c’est frais, ça nous réchauffe car la pluie s’est invitée. C’est une bonne pluie tropicale !

Nous attendons un peu qu’elle se calme pour rentrer en scooter, nous arrivons trempées…

Dans l’après-midi, je fais un tour à la foire agricole pour voir Martha et Roger sur leur stand : ils vendent des colliers de coquillages magnifiques et d’autres objets fabriqués par eux. J’ai oublié de vous parler d’eux. Ils sont là pour la semaine pour vendre leurs productions maison à base de coquillages ramassés sur leur motu à Takapoto dans les Tuamotus, archipels de Polynésie. Ils sont beaux tous les trois, souriants, joyeux et bienveillants.

Quand j’ai craqué en début de semaine, Martha m’a vue pleurer et elle est venue me faire un hug. Le soir, ils me montraient comment faire un collier, j’étais ravie de leur en faire un. Une nouvelle belle rencontre…

Vendredi 3.11.2023

Le temps clément nous permet de sortir. Nous décidons avec Elodie d’aller nous promener : au belvédère qui est un point de vue entre les deux baies de Moorea. Avant, nous faisons un stop au lycée agricole qui est sur la route, en grimpant. L’accès se fait par une vallée verdoyante, encerclée de montagnes,  le reste d’un très vieux cratère qui se dessine à merveille ! L’énergie y est très particulière, j’ai de l’émotion en y passant. C’est doux et puissant, très terre ! Je m’y verrai bien venir dormir à la belle étoile, pour contempler le ciel, ce doit être exceptionnel !!!

Au lycée, pas de panier de légumes comme annoncé, il faut les commander avant. Avec la foire agricole, il n’y en a pas puisque le lycée a un stand là-bas. En revanche, vente de produits locaux fabriqués et cultivés par le lycée : confitures, jus de fruits frais, etc. Nous découvrons la confiture Bonbon-citron qui est délicieuse : un mélange sucré-salé au citron utilisé pour accompagner le poisson cru, une spécialité tahitienne. A défaut d’avoir avec moi des épices, je m’en servirai dans le riz. La responsable nous partage des recettes locales : la banane verte cuisinée remplace le riz, c’est apparemment bluffant ! J’apprends quelques jours plus tard que c’est Isabelle, la gestionnaire du Fare Om qui a mis au point cette recette. Elle nous parle de la papaye verte et nous raconte comment sont utilisés les fruits par ici. Hyper intéressant, je n’ai pas tout retenu…

Nous continuons à grimper la montagne pour arriver au belvédère à 247 mètres. Le nid à touristes !!! Il est 10h30 et plus de place sur le parking. Nous essayons un sentier qui devient vite escarpé. Je ne me sens pas le courage de descendre abruptement dans une moiteur et chaleur forte et de remonter ensuite. Nous avons fait 500m et je suis en nage !!! En revenant au parking, les voitures font la queue dans la côte et attendent leur tour pour accéder au site. Nous fuyons vite cette horde et descendons à l’écomusée à côté du Criobe. 

11h, visite de l’écomusée. A l’entrée, un rae rae. c’est un garçon habillé en femme. L’origine n’est pas très claire. On dit que c’est l’aîné des garçons qui est élevé comme une fille pour aider ses parents avec les enfants suivants et pour les tâches ménagères. Ce jeune est magnifique : grand, élancé, mince, perché sur de hauts talons dans une robe noire près du corps. Seule sa voix le trahit, une vois d’homme, il a la trentaine. Il est bienveillant, attentionné, nous souhaite plein d’amour à notre départ.

Dans cet écomusée, nous apprenons qu’il y a un coquillage mortel en Polynésie : il est beau, rond d’un coté, blanc et marron. S’il nous pique, pas de remède, en 5mn de mémoire, nous mourons !!! Un autre un peu moins virulent laisse 30mn pou arriver à l’hôpital ! Une autre bête, terrestre (que j’ai oubliée n’ayant pas mon téléphone avec moi) dont la réaction si on la titille, est d’envoyer un jet blanc dans les yeux qui rend aveugle… Il y a aussi le poisson pierre qui se cache dans le sable et dont les piqûres font bien mal. Pour s’en protéger, il faut porter des sandales d’eau. Nous voilà prévenues !!!

Déjeuner à la pension et nous retournons voir le Marae, site archéologique sur la route du belvédère. C’était un lieu de cultes, pour les guerriers, pour guérir et pour d’autres fonctions. Il y a plusieurs maraes dans la forêt tropicale aux milieux de châtaigniers entre autres. Il a plu avant : moiteur extrême ! Il y a du monde dans cette forêt ancienne, je le sens, je le vois aussi avec les arbres sur lesquels sont les esprits. Je ne peux m’y attarder trop car je ne suis pas toutes seule. Il me faudrait revenir tranquillement. En plus, nous sommes en sandales alors que ça glisse et que c’est boueux…

En redescendant, Nous prenons la route des ananas qui va à Pao Pao ; une piste avec de jolis trous pour qui roule en voiture… Après quelques kilomètres, nous tombons sur un champ d’ananas. Je ne savais pas qu’ils poussent au ras du sol, étonnant. Après quelques photos, nous continuons la piste et sommes stoppées net par une vue à couper le souffle : une vallée entourée de montagnes (ancien cratère ?) parsemée de maisons ici et là. c’est calme, magnifique, retiré du monde !!!

En me retournant, je vois un panneau : artisan d’art d’inspiration tahitienne. Un panneau ouvert mais le portail est fermé. Je m’approche, des chiens aboient, je m’éloigne et rejoins Elodie. Une voix d’homme nous interpelle :

  • Iorana (bonjour), vous voulez visiter ?
  • Oui avec plaisir si vous êtes bien ouvert
  • Oui sinon le panneau ne serait pas là. Venez, je vous ouvre

S’en suit une visite de son atelier. Un monsieur qui a quitté la banque pour faire des bijoux et objets en os, pierres, coquillages, bois, perles de tahiti. C’est super joli, original parfois, travaillé. Nous sommes toutes les deux attirées par le même pendentif. Elodie le prend. J’en essaie un avec une pierre des Marquises et j’ai des frissons partout. Dois-je aller aux Marquises ???

Je me fais draguer par cet homme qui me souhaite en blaguant de me blesser. Je lui réponds que je ne suis pas sûr de revenir le voir ! Elodie me confirme mon impression en rentrant alors que nous reparlons de cette journée.

Nous rentrons à la tombée de la nuit pour dîner et discuter avec Martha et Roger qui sont adorables, toujours souriants et joviaux. Un exemple…

Marae Moorea
Marae Moorea
Champ d'ananas

Cet article a 2 commentaires

  1. Nathalie Faure

    Iaorana Sandrine, Merci beaucoup pour tes mots qui me touchent. Puisses-tu avoir un joli voyage à venir

  2. Oria Sandrine

    Coucou Nathalie, j’admire ta plume et tes récits 🤗qui me font voyager et imaginer que le meilleur est à venir malgré les tempêtes 😋. Je vais te suivre car c’est très inspirant tout ces découvertes et rencontres humaines et animales🙏 Merci pour ta bienveillance et ton Amour ❤️

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