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Marcher : élucubrations d’une marche

Chèvrefeuille

Marcher : Elucubrations de marche…

Première marche depuis mon retour dans la nature environnante mêlant routes et chemins.

Je n’ai pas fait quelques mètres que je m’arrête pour photographier les fleurs qui entourent les jardins avoisinants. Fières, elles se dressent vers le ciel cherchant la lumière. Je ne manque pas de me redire qu’elles sont bien ancrées les pieds dans la terre et s’élèvent vers le ciel pour beaucoup ; elles sont reliées au grand tout communiquant avec les éléments. La nature est décidément une source d’inspiration pour tant de choses…

Je suis subjuguée par leur couleur, leur forme, leur taille, leur beauté même fanée, leur parfum. Je marche, je m’arrête, je marche, j’admire, je photographie. Zut, je n’ai pas pris l’objectif pour faire de la macro ! Je marche, j’écoute, je m’arrête. Je marche…

J’observe les agapanthes qui s’ouvrent et celles qui sont ouvertes mais pas encore en fleurs. Quelles merveilles ! Je vois des coquelicots, mes fleurs préférées quand j’étais enfant. Je découvre un champ de petits pois qui ne me font pas envie ; c’est de la culture intensive, ils sont déjà abîmés, très gros, on sent l’interêt du rendement. Des rosiers. De la bourrache dans un fossé, perdue en bord de route, quelle merveille : des pétales en pointe d’un bleu particulier. Du chèvrefeuille avec ses pétales qui s’enroulent sur eux-mêmes et qui sent très bon. Une plume blanche : est-ce un signe d’un défunt, d’un guide ? Des orchidées sauvages qui égayent un fossé. Du fenouil, toujours proche d’un fossé. Des épis d’orge. Deux fleurs de pissenlits fleuris qui dansent ensemble langoureusement ; ils me rappellent ces moments d’enfance, nous soufflions dessus pour voir les graines s’envoler. Cette grande toile d’araignée qui enrobe des provisions et qui est embellie par les gouttes de pluie. Un chemin, une chapelle avec sa source et le ruisseau qui s’en va. Ces fleurs qui ressemblent à celles des fraises et des lianes qui sont comme nos vieux cordons de téléphone, en tortillons. Ces grandes fleurs sauvages dont j’ai oublié le nom qui me font penser aux vitraux rosaces des cathédrales. Cette autre graminée qui a les cheveux en pétard. Ces roses trémières qui me rappellent ma jeunesse à Noimoutiers. Ces fleurs de sorcière. Ces hortensias qui me fascinent par leurs couleurs différentes sur un même pied, leur variété, leur forme. Ces lavandes qui attirent les insectes et les abeilles, qui charment les yeux et le nez…

Je m’approche d’une antenne relais de téléphone 5G. En moi-même, je me dis qu’ils ont réussi à ce qu’elles fassent partie du paysage. Elle fait un bruit particulier, assez fort. Il s’intensifie quand j’approche, s’estompe quand je m’éloigne ! Quelle drôle de chose !!! Je me pose des questions sur ce bruit, c’est bien la première fois que j’en entends une se manifester. Si elles aussi se mettent à parler, où allons-nous ?!?…

Tout à côté, un champ avec de jeunes plants, entourés de grillages pour les protéger des animaux sauvages et d’herbes hautes. J’apprends en rentrant que la commune a décidé de planter une forêt expérimentale pour reboiser le coin. Les belles idées et les beaux projets germent ici et là, ça me met le coeur en joie ! Nous sommes dans le Finistère, proche de la mer. Peu d’arbres résistent aux tempêtes par ici. Depuis les plantations, certains habitants sont venus se servir, il en manque.  Pourquoi ?!?

Je marche en silence, ne croisant qu’une voiture, qu’une personne et son chien qui se demande qui arrive dans son champ de vision et qui est inhabituelle (il me fait penser à certains humains qui scrutent grandement les personnes qu’ils voient arriver !). Au loin une tondeuse, tout près, les oiseaux qui chantent ou qui s’affairent avec leur progéniture. Oui, c’est le printemps, encore un peu, même si l’été arrive timidement cette année. Je note quand même que j’ai eu deux semaines de soleil à mon retour. Depuis quelques jours, les nuages sont bien présents invitant la pluie dans leur danse parfois. 

Quelques gouttes, je prends ma cape de pluie à la main, ça suffira. Je demande à là-haut que je puisse rentrer sans avoir à la mettre. Je demande si j’ai besoin de l’enfiler : non tu n’as pas besoin, ce n’est que passager ! En effet, ça ne dure pas, je les remercie.

J’admire, je regarde, je sens, je ressens, quel bonheur ! Je n’ose imaginer aller marcher ainsi sur de longues distances. Comment vais-je faire si je m’arrête toutes les 2 minutes, dès que mon oeil repère un joli tableau à partager ? J’aime ce beau, ce vivant qui nous offre des instants qui nourrissent mon coeur, mon âme. Photographier, saisir un moment ce divin qui s’invite en toute chose, le partager pour qu’il vibre ensuite vers d’autres, j’aime profondément cela !

Et si ce beau était à l’intérieur de moi ? Et si j’étais aussi belle que ce que je vois ? Et si, ??? Mon esprit ou plutôt mon âme part, parle toute seule. Elle aime ces moments de connexion au Vivant, à Gaïa, oui Gaïa, c’est le nom de la Terre, cet autre nom que nous lui donnons car elle vit et vibre tout autant que nous tous. Belle Gaïa, puisses-tu nous supporter encore un peu malgré toutes nos erreurs et nos actions qui t’abîment. En abîmant Gaïa, c’est nous que nous abîmons puisque c’est elle qui nous fournit tout ce dont nous avons besoin…

Je suis belle, je suis parfaitement imparfaite et belle avec mes rides et mes cicatrices, à l’intérieur comme à l’extérieur, tout comme chacun d’entre nous. Les fleurs, la nature ne se posent aucune question : elles sont ; elles éclosent, vivent et meurent pour recommencer inlassablement le cycle de cette vie ! 

Alors soyons, soyons, soyons en amour entre terre et ciel, entre intériorité et extériorité, avec les uns les autres, dans la paix de notre coeur pour être en paix avec le Monde…

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Petits pois
Feuille de fenouil
Orchidée sauvage
Orchidée sauvage
Rose trémière
Bourrache
Fleur de sorcière

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