Bousculée par la pleine lune…

Pleine lune bousculante - Nathalie Faure

J’aimerai vous partager un retour d’expérience qui s’est passé au moment de la dernière pleine lune, entre les 17 et 21 octobre 2021.

J’ai rarement été autant secouée par une pleine lune, elle est venue me chercher dans les profondeurs de mon être. J’ai encore et encore des couches à nettoyer, même si je le fais depuis plus de 10 ans maintenant, avec parfois la sensation d’avoir affaire à un puit sans fond. Et en même temps, c’est passionnant même si pas toujours agréable.

Dans la relation d’accompagnement, je suis à l’écoute des autres, des client.e.s qui viennent me voir ainsi que des ami.es que je peux accueillir quand ils en ont besoin.

Il y a quelques jours, j’ai réalisé, grâce à eux, que je me « sacrifiais » au point d’oublier certains de mes besoins et mes limites, même si je les pose plus facilement depuis plusieurs années. Je devais aller plus loin encore dans cette prise de conscience.

Voilà ce que cette pleine lune m’a révélé :
Pas de limite horaire pour les recevoir, des besoins à redéfinir, des limites à préciser, les exprimer le plus en douceur possible : un vrai challenge !

Jusqu’à présent, je pouvais recevoir des ami.e.s  ou les avoir au téléphone, le dimanche, le soir jusque parfois 21h30-22h, voire plus, aussi souvent qu’ils en ont besoin, et ce, le plus souvent gracieusement.

Dernièrement, par deux fois, je n’ai pas reçu le montant des honoraires demandés alors que c’était déjà un prix d’ami.

Cette lune m’a renvoyé en « pleine figure » que je ne pouvais continuer ainsi. J’ai compris que je me dois de me respecter plus encore, sans négociation possible et que je le fasse savoir surtout.

Quand une amie m’a appelée pour la nième fois, la colère s’est invitée, sans crier gare ! Au bout d’un instant, elle raccroche car elle avait un appel urgent.

Régulièrement, les amis qui m’appellent, interrompent la conversation, parce que leur mari, enfant, autres, les appellent. Pas d’urgence particulière, ils passent avant tout.
La semaine dernière, je me suis interrogée sur la nature de mes relations : quelle place est-ce que j’occupe? Qu’est-ce que ça vient me dire à mon sujet? Que dois-je comprendre ? Quelle est la qualité de l’attention et de l’écoute que je porte à l’autre et vive versa?

Cette amie m’a donc laissée le temps de son coup de fil. J’étais furax, très en colère. C’est la goutte d’eau qui a fait débordé le vase. Explosion émotionnelle, physique, psychique !

Cela faisait plusieurs jours que je sentais la poudre me monter au nez. Plusieurs jours que plusieurs personnes, dont certaines à répétition, venaient vers moi pour me partager leurs déboires, leurs difficultés de vie du moment. Plusieurs jours déjà que je sentais que je ne pouvais plus écouter les autres : juste besoin de m’écouter et de prendre soin de mes besoins. Je l’ai exprimé, pas assez clairement, les autres ne pouvant pas le deviner…

Ce jour là, le temps qu’a duré notre coup de fil, cette amie m’a confié une fois de plus, ses difficultés.

Je n’ai pas pu décrocher quand elle a rappelé après avoir eu sa correspondante. J’en étais incapable, je ne pouvais plus entendre quoi que ce soit, de qui que ce soit : saturation complète comme ça ne m’est jamais arrivé ! Je ne me reconnais pas…

Cette amie a tout de suite compris pourquoi je ne décrochais pas. Je lui ai adressé un texto pour lui donner les raisons de mon silence et je lui ai demandé de nous rappeler plus tard.
J’ai dû laisser passer presque une semaine pour pouvoir me remettre en lien par mail avec elle, une autre pour nous parler.

La colère a été très présente pendant plusieurs jours. Je savais qu’elle était là pour me donner une direction. Je me suis observée. J’ai écouté ce que cela est venu toucher dans mes profondeurs.
J’ai réalisé que mes limites étaient atteintes et que j’avais besoin de les redéfinir dans notre relation, dans mes relations familiales, amicales, & professionnelles.

Dans la foulée, je prends la décision de ne plus jamais faire de soin le dimanche sauf urgences !

Le processus de prise de conscience est en marche : des choses en déséquilibre, qui me font sentir que je ne me respecte pas assez, que je peux aller plus loin encore dans ce processus.
Alors comment me positionner ? Comment rester en lien tout en m’affirmant ?

L’orage passé, j’ai pu exprimer à une autre amie les difficultés que j’ai rencontrées. Elle les a entendues et depuis, elle a pris soin de m’appeler autrement que quand elle ne va pas bien. Je l’en remercie grandement, cela nous a permis de nous dire de très belles choses, en coeur à coeur…

Avec une autre amie, nous avons partagé sur la difficulté du lien aux autres. De son côté, elle voit ses amies s’éloigner quand elle ne répond pas à leurs attentes ou qu’elle réveille chez elles des peurs qui leur appartiennent, comme nous le faisons tous. Elle m’évoque ces difficultés sans savoir ce que j’ai expérimenté. Je lui partage ce que j’ai vécu…

Comment être en lien tout en me respectant, en respectant l’autre, sans le « polluer » émotionellement, psychiquement ?
Et quand je vois que l’autre ne reçoit pas forcément bien ce que je lui dis, je réalise que l’effet miroir peut être dérangeant, voire douloureux.

Quand vous voyez vos amis réagir en voulant vous brider dans vos élans, avoir peur ou se mettre en colère sans qu’il y ait de contrôle de leur part, c’est que vous leur avez renvoyé quelque chose qui les bouscule profondément. Cela ne vous appartient pas, même si vous avez déclenché cet état chez l’autre. C’est à lui qu’il appartient de creuser, de voir ce sur quoi il est bon qu’il se penche.

Certains ne vous parleront plus, se mettront en colère ou s’éloigneront en silence, alors que d’autres, plus avancés sur leur chemin pourront l’accueillir en faisant un pas de coté le temps qu’ils digèrent leurs émotions et comprennent ce qu’il se passe. Autant de possibilités que d’individus puisque nous sommes tous uniques.

Pour ma part, je retiens qu’il me faut prendre le temps pour pouvoir revenir le coeur ouvert face à l’autre et être à même de lui parler doucement et avec amour. Je l’ai encore expérimenté la semaine dernière après une discussion avec ma mère.

Alors je me suis un temps mise dans ma grotte, en lien avec la nature, pour retrouver la paix et obtenir des réponses. 

Pas facile de rester en lien les uns avec les autres. Nous marchons tous sur un fil qui se tient d’un côté avec notre ami.e, notre client.e, notre enfant, notre mari, de l’autre, c’est nous qui le tenons.

A chacun de faire en sorte que ce fil soit justement tendu pour que nous puissions ensemble marcher en équilibre dessus sans qu’il se casse et sans faire tomber l’autre !

Un fin chemin comme dirait mon ami Vincent…

Octobre 2021

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