13h55, départ du ferry. Je prends soin avant de remarquer les conducteurs de voiture. Il me faut trouver une voiture pour aller de Mallaig à Fort William afin d’attraper le bus de 19h20. J’aimerai éviter de passer la nuit à Fort William au vu des intempéries annoncées…
J’hésite à demander avant l’embarquement, je le ferai plus tard. En embarquant, nous avons à grimper des escalier raides de bateau sur 2 étages. Je peine juste avant d’arriver au 2ème, alors que je sens un pas alerte dans mon dos arriver.
Je me tourne pour m’excuser, je reconnais un conducteur, un homme seul dans sa voiture break de société, 35 ans environ. Je m’excuse et m’entends lui demander dans la foulée s’il va à Fort William pour m’y déposer avant 19h. Il est ok ! Nous vaquons chacun de notre côté à nos occupations. J’écris et tout d’un coup, suis prise par une envie de sortir, comme poussée. A l’arrière du bateau, les dauphins sont là en train de jouer avec les vagues du ferry. Certains sautent pendant que d’autres embrassent ces vagues. Je suis heureuse d’autant que j’en revois d’autres après encore 3 fois.
Alors que la tempête est annoncée pour demain et mercredi, la mer est d’huile ! Certainement la traversée la plus calme faite depuis ce voyage…
L’arrivée est grandiose avec en arrière plan le Ben Nevis, le plus haut sommet d’Angleterre : 1341 mètres, sur le côté, l’île de Skye.
Au moment d’accoster, on demande aux conducteurs de rejoindre leur voiture. Je vois cet homme interpelé en début de voyage arriver vers moi. Il me fait signe. Je lui redemande si c’est vraiment ok pour lui de m’emmener.
- Oui bien sûr, je passe par là, avec plaisir. Vous me suivez ? Voulez-vous que je prenne un sac ?
Je lui en tends un petit.
La route entre Mallaig et Fort William est certainement la plus belle vue jusqu’à présent. Elle sillonne et serpente entre la mer ou un Loch d’un côté, et les montagnes plus ou moins hautes, de l’autre. Sublime traversée entre mer, montagnes, forêts, cascades, et le fameux pont et train de Harry Potter que les gens viennent voir du monde entier. Colin me dit qu’en été, la route est très touristique et trop empruntée. Ça le gêne parfois pour aller prendre le ferry. Il travaille dans la plus grosse boite au monde d’élevage de saumons : Mowi. Il fait des entretiens et vérifications des bassins dans lesquels sont les poissons ; jusqu’à un million de saumons par site. Il gère 21 sites de Lewis à Barran : 15 jours en mer, 15 jours à terre chez lui. Je tente de parler écologie mais je suis fatiguée et je retrouve pas les bon mots, je laisse tomber.
1h30 de route sous le crachin, nous arrivons à 18h30 à Fort William. Il se gare devant le « Travel center », nous voyons le bus arriver à ce moment-là.
Je le remercie chaleureusement, il me dit qu’il n’a pas vu le temps passé, moi non plus. Je n’ose lui demander un selfie… Je lui ai proposé des sous, il n’en a pas voulu !
Puis bus jusque Glasgow conduit par une femme qui est très douce et prudente alors que le route sillonne et n’est pas toujours facile, surtout dans la nuit noire. 2h de méandres puis la grande ville. J’ai réservé dans un hôtel à 500 de la gare de bus : le Pipe’s Hotel (pipe = cornemuse).
Le jeune me donne la clé et me propose « a late whisky ». Je le remercie ne buvant plus d’alcool depuis un moment.
J’arrive dans une belle chambre avec le portrait d’un écossais en kilt qui veille : un célèbre joueur de cornemuse…
Mardi 10.10.23, jour de portail énergétique. Quand une date a plusieurs chiffres qui se répètent, ce jour-là est généralement plus puissant en énergie…
Je découvre le musée de la cornemuse qui est accolé à l’hôtel. Il y est dit que la cornemuse a été largement jouée en Europe dans différentes formes. Les poches d’air ont été ajoutées au Moyen Age pour aider à souffler et garder un son continu. Cet instrument serait devenu commun en Europe au 12ème siècle. Il a probablement commencé à être joué en Ecosse au 14ème…
10h30, départ de la gare de bus pour Edimbourg. Ce lieu est un vrai centre névralgique avec 50 portes pour 50 bus et destinations différentes. Il y a des hommes en orange qui guident les chauffeurs quand ils sortent en marche arrière de leur place. Cela se fait à coup de sifflet avec différents sons en fonction du message…
Je m’installe tout devant au premier étage du bus pour profiter de la vue panoramique. Sur la route, les panneaux lumineux annonce le mauvais temps. Ça souffle mais pas de pluie.
2h00 après, nous sommes à Edimbourg. Celles fois-ci, la ville grouille et est bruyante. Des bus partout, beaucoup de touristes, une vraie fourmilière. Je retrouve l’agitation d’une grande ville, je ne suis pas à l’aise.
Je visite la National Gallery dans l’après-midi ; l’entrée est gratuite. De magnifiques tableaux de grands peintres (Rembrandt entre autres) et d’autres. 4 étages à découvrir. Je vais voir le portrait d’une ancêtre supposée et ressors assez vite car le musée ferme à 17h.
Je me promène jusque 18h et rentre à l’auberge. Un coup de vague à l’âme, de mal du pays. Je tente d’appeler une de mes filles, elle n’est pas disponible car en plein concours. Une amie, qui est prise. Je reste sur ce banc un moment avec les larmes aux yeux, me demandant si j’aurai aussi ce « genre » de moment à Tahiti.
Et puis j’appréhende aussi grandement le fait de dormir dans un dortoir mixte ce soir. Plus de place chez les femmes.
En rentrant, j’écris et dine. Je finis par aller dans la chambre : 6 lits, deux jeunes hommes avec moi. Je ne suis pas à l’aise et vais à l’accueil demander s’ils ont une solution en leur expliquant. L’auberge est complète ! Je retourne à la chambre les larmes aux yeux. Je me sens vulnérable ce soir. Je vais prendre une douche et me mets dans mon lit. Le sommier est en fer, le matelas pas épais, le lit grince… Le confort n’est pas le même que les jours précédents. Je ressens ici la rentabilité avant tout. 2 torchons pour 50 personnes, 3 douches pour tout l’étage, les draps usés, pas d’accroche pour suspendre ses affaires, 4 étages sans ascenseur pour arriver à l’auberge dans une odeur de poubelles… Je pense à ceux qui vivent ces guerres ou autres et je relativise. J’ai la sensation que je capte ces énergies car depuis le message de cette amie, je me sens impacté et triste…
Mercredi 11.10.23, matinée à écrire pour me mettre à jour. Visite du château d’Edimbourg qui est en haut d’une colline. Etonnant car il fait beau ! Je passe devant l’université de théologie d’Ecosse. Je nretre dans la cour qui est magnifique : une statue de Jonc Knox rappelle que cet homme a été important ici. Il est l’initiateur de l’Eglise d’Ecosse, une église réformée, inspirée du modèle calviniste.Il a rencontré Jean Calvin à Genève dans les années 1553-1554. Suite à leur rencontre, il élabore une liturgie en anglais qui deviendra la liturgie de l’église écossaise, qui devient protestante.
La vue du château est magnifique : on y voit toute la ville, la mer, tous les bâtiments importants les montagnes en arrière plan. C’est une ancienne forteresse dont le début de la construction date du 12ème siècle. Il appartient au ministère de la Défense, une garnison y est installée. Arrivée devant, je découvre qu’il faut réserver sur internet sa place. Il en reste une que je prends. Je trouve bien dommage que dans la plupart des monuments importants dans le monde, il faille désormais passer par internet sans avoir un contact avec une personne. Quel dommage…
Il y a du monde, et je renonce à visiter la résidence royale : un monde fou fait la queue dans le vent. Je n’ai pas assez de force dans les jambes et ma cheville pour piétiner.
Je ne sais plus quoi penser de ce lieu. Pas ou peu de ressentis de nouveau si ce n’est la foule qui n’est pas mon amie.
J’ai la sensation de faire partie de ces touristes qui « consomment » le voyage juste pour dire qu’ils ont été à cet endroit, sans plus de curiosité. J’ai cette sensation que ce voyage en Ecosse s’est fait pour moi un poil comme ça. J’ai suivi le chemin que j’avais vu sur la carte sans pour autant approfondir comme je souhaitais le faire.
Je réalise que pour Tahiti, le démarrage ne s’annonce pas du tout pareil ! Je vais me poser 15 jours à Moorea puis 3 semaines à Raiatea en attendant de voir ce que la vie me propose. Rien à voir, d’autant qu’à Raiatea, je serai chez des « locaux » en woofing, en immersion complète. Ce voyage s’annonce déjà différent et heureusement…
Celui-ci est une mise en jambe à bien des égards : un coup d’essai pour voir ce qui me convient ou pas, ce que je n’est pas envie de reproduire !
Je retourne à la National Gallery et rentre. Dîner puis discussion avec un de mes voisins de chambre, un jeune espagnol. Il prépare son sac car il part le lendemain matin très tôt.
Je me couche. Après avoir éteint mon téléphone, je me décide à dormir. Mon voisin regarde un film sur sa tablette, qui éclaire. 10 minutes se passent quand j’entends son lit grincer et faire un mouvement de va et vient. Il fait noir, plus de tablette, il semble se faire une douceur quelques instants. C’est ce que je présume. Dans le doute, je me tais !!! Je finis par m’endormir…
Le lendemain est le jour du retour. Je l’ai avancé pour éviter les intempéries. Mon vol est à 19h20. Pas de grande envie d’aller me promener ! J’écris et je fais des jeux sur mon téléphone. Je sors une bonne heure pour aller chercher un souvenir pour mon fils qui vient me chercher à Nantes ce soir.
16h20, je quitte l’auberge et pars à l’aéroport. Enregistrement de mon sac à dos, sécurité où je me fais contrôlée. Ne sachant pas comment ça se passe, je ne fais pas bien les choses : je laisse mon ordi dans mon sac à dos et j’ai des huiles essentielles avec moi aussi. Tout ça est examiné de près, on me laisse passer enfin. Fourmilière grouillante, avec odeurs fortes dans la zone Duty free, du bruit. Rencontre d’une française en attendant l’embarquement, elle est sympa. L’avion à peine arrivé, qu’il se vide et que nous montons dedans. 30 minutes de retard pour décoller, attente de 15 minutes dans le ciel de Nantes avant d’atterrir, 15 minutes pour sortir du parking, 1h pour rentrer à Vannes chez une amie, il est 00h30 passé… Fin de ce premier voyage qui m’a apporté son lot d’initiations.
Elles continuent depuis mon retour avec plus ou moins d’intensité. Nous sommes tous challengés à différents niveaux en ce moment.
Merci infiniment d’avoir pris le temps de me suivre, je vous en suis très reconnaissante.
Que le meilleur soit pour chacun.e d’entre vous…
« L’amour est ce qui reste quand il ne reste plus rien…
Il existe un espace que rien ne menace, que rien jamais n’a menacé et qui n’encourt aucun risque de destruction, un espace intact, celui de l’amour qui a fondé notre être. »
Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?
Christiane Singer
❤️❤️❤️