Fin janvier 2023, je décide prendre quelques jours de vacances fin février, début mars.
Je passe une petite semaine dans la Drôme, sur la terre de mes ancêtres, je n’ai pas pris de vacances depuis au moins 6 ans, une amie chère m’accompagne.
A peine arrivée dans ce gîte accroché à la montagne, dont l’adresse est « Montée du temple », je ressens de fortes énergies et tous les passages de ces hommes et femmes depuis des millénaires. Nous sommes tout près de Die dans cette vallée si particulière qui vibre fort et est emprunte d’Histoire. Le temple du village date du 12ème siècle ce qui est rare. La dame qui nous loue le gîte est la gardienne des clés : nous pouvons le visiter à notre aise.
A côté, une toute petite église, plus petite que le temple ce qui est bien rare dans notre pays.
Dans cette vallée, les cultures sont en bio depuis une dizaine d’années voire plus selon les exploitations. L’eau n’est pas traitée, juste filtrée par le soleil, elle est délicieuse. Je rencontre des nonagénaires qui ont toute leur tête même si le corps suit un peu moins. Quand je les interroge sur la recette de leur longévité : le travail dehors en lien avec la nature.
Pendant cette semaine, je redécouvre la joie de rencontrer, de dénicher les merveilles de notre pays, de la nature, de ce que les anciens, les hommes qui nous ont précédés nous ont légués. Je suis dans une joie profonde et revis intérieurement. Je rentre galvanisée et nourrie !
Et pourtant le retour me replonge dans la réalité : payer les factures et arriver à joindre les deux bouts.
Le lendemain de ce retour, un cercle de femmes en petit comité. J’y pleure pour ensuite dire une phrase qui m’est soufflée : mourir, c’est rire mou…
La carte d’oracle du jour : je dois trier, ranger, vider, vendre !!! Ce n’est pas la première fois que je reçois ce message, je les traite là-haut affectueusement de « petits cons ». Nous finissons en riant…
Le 28 mars au matin, je me réveille avec une chanson que j’entends et chante toute la nuit : « Je m’en vais » de Vianney. Baloo (notre chat) est là, sur le côté gauche du lit, comme pour me protéger et viens me voir dès que je me réveille ; il ne le fais jamais ! Je ne comprends pas pourquoi j’ai ce refrain qui tourne dans ma tête inlassablement, du jamais vu, jamais entendu aussi clairement et intensément !
Un coup de stress en pensant à ma maman. Est-elle morte cette nuit ? Je l’appelle pour vérifier que tout va bien de son côté et lui raconte cette chanson. Elle me répond qu’elle a encore plein de choses à faire avant de partir. Je suis rassurée !
Le 1er avril, je retrouve une amie dans l’après-midi. Je suis attirée par l’Ecosse depuis quelques temps. J’ai découvert que j’ai à la maison une carte Michelin de ce pays alors que je ne le savais pas. Dessus un point entouré au crayon à papier. Je ne sais pas qui l’a fait ! Je découvre les Hébrides, vois la route qui les traverse du nord au sud, je sais que je dois y aller. Quand, je ne le sais pas encore précisément, même si je reçois de plus en plus de signes !
Au moment de lui parler de ça, elle est couverte de frissons partout, moi aussi. Je sais que dans ces moments-là, c’est une confirmation de là-haut qui m‘indique que je suis sur la bonne route, pour elle aussi.
Je sens que je dois y aller coûte que coûte !
Le lendemain, je pars avec des amies qui sont toutes « connectées » dans le Finistère.
Nous finissons par Quimper où nous dinons. Toutes me disent : « de toutes les façons, toi tu pars ! » Je tire une carte qui me confirme que je dois partir vers d’autres lieux. J’ai du mal à y croire, je doute malgré les signes reçus, j’ai peur. J’ai trois enfants étudiants, un chat, je ne peux pas partir comme ça.
En parallèle, les liens avec mon voisin deviennent compliqués. Son chien aboie depuis quelques temps régulièrement dans la nuit à pas d’heure m’empêchant de dormir. Il n’entend pas mes arguments, nos relations se tendent.
Le 4 avril, je déjeune avec une amie « connectée ». Quand je lui parle des signes que j’ai eus, elle me conforte dans l’idée que je suis invitée à tout lâcher pour partir en voyage.
C’est vertigineux !!! J’ai déjà pleuré ces derniers jours et pleure encore. Ce soir-là, je sais que je ne pourrai honorer la saison de 6 mois pour mon job, me disant que deux mois seront suffisants pour honorer mes engagements et que mon employeur puisse trouver quelqu’un pour me remplacer… Je sens que je n’ai pas le choix que de partir : la vie me pousse à changer de vie : c’est une question de vie ou de mort ! Si je reste dans ma vie actuelle, je pourrai en crever !!! Ce sont ces mots qui sont là, qui s’invitent dans mes pensées, dans mes cellules. Je comprends que je dois capituler et y aller, je n’ai pas le choix. Je lâche…