Départ le mercredi 25 octobre 2023
09h09, départ de la gare de Quimper pour Paris.
Grand départ !
La veille, j’ai fait mon sac et discuté avec Clémentine ma cadette, jusque 1h du matin pour arriver à le fermer ! Je dois retirer des chemises, un pull.
Peu dormi, je me lève à 7h35.
A la gare, Clémentine, ma maman, mon frère cadet et ses deux filles. Quelques larmes versées, surtout quand ma maman m’offre un mouchoir avec des fleurs de muguet brodées dessus.
Je manque de tomber en arrière lorsque la porte du train se ferme. Je vais m’asseoir et je pleure ! Sur le moment, je réalise que c’est de la tristesse ! Triste de laisser mes enfants, ma maman, famille, amis. Je sens de nouveau ce plongeon et cet élan que je dois prendre en haut du toboggan. C’est encore plus vertigineux cette fois ! Trois jours que la peur s’est invitée, que ce mental s’est réveillé pour me faire dire : es-tu bien sûr de toi ? Est-ce plutôt une folie de ton égo qui n’a rien de mieux à inventer ? Bref, ça tourne en boucle ! Heureusement, lundi après-midi, je vois ma chère amie Anne-Claire qui me fait un remodelage en réflexes archaïques. J’en sors apaisée et la soirée avec mes soeurs de coeur me regonfle en énergies positives ! J’en avais grand besoin…
Paris-Quimper sans encombre, même si la tristesse prend le dessus. J’ai beau me dire que j’ai une chance inouïe de faire ce voyage, rien n’y fait !!! Je pleure plusieurs fois.
A mon arrivée, mon frère parisien m’attend avec sa femme sur le quai ; je suis heureuse de les voir, ça me fait chaud au coeur. Quand ma belle-soeur me demande si ça va, je lui réponds : stressée, avec les larmes aux yeux qui finissent par couler. Elle me répond que c’est normal. Je suis encore plus touchée quand elle me dit que le soin que je lui ai fait en août lui a fait un bien fou et que depuis elle va bien. Effectivement, je tourne son visage plus détendu. Elle me dit qu’elle m’a fait de la pub et que j’aurai pu passer deux jours à faire des soins pour ses amies…
Un petit quart-d’heure ensemble et dans le doute de la circulation parisienne, je continue mon chemin : taxi jusque Orly terminal 4 avec un chauffeur adorable qui me souhaite un beau périple. « Vous allez vivre de belles choses madame, je le sens ! »…
Dimanche 29 octobre 2023
Je reprends l’écriture à 11h55…. ou pas !!!!
Pas réussi !!!
Bloquée, à l’arrêt et pas bien. Je n’arrive pas à écrire, à faire quoi que ce soit ! Je ne suis pas sortie depuis que je suis allée faire des courses vendredi 27 octobre matin entre deux averses car il pleut beaucoup depuis mon arrivée. Cela aussi m’interpelle : il pleuvait en Ecosse, il pleut ici…
Lundi 30 octobre 2023
16h15, je suis à la plage publique de Ta’ahiamanu, j’y suis allée à vélo.
Je reviens sur les jours précédents :
Arrivée difficile à Tahiti : un rhume ou le Coco, je ne sais. Ce qui est sûr : le nez comme une fontaine toute la journée ; pas bien du tout, triste, me demandant ce que je fais là !
La pension est sans plus niveau confort. Autour les locaux (tahitiens) brûlent leurs poubelles au lever ou au coucher du jour. Ça empeste depuis plus de 24h (probablement un rat mort), ce n’est pas facile quand on a une hyperesthésie olfactive !
A côté de ça, j’ai rencontré des personnes adorables et magnifiques ! Heureusement qu’elles sont là, étaient là !
Julie, ma voisine de chambre pour une nuit. Une jeune femmes de 20 ans qui a déjà fait des kilomètres en voyages autour du monde, seule ou pas. Elle arrive d’Hawaï avant de repartir en Nouvelle Calédonie.
Jessica, 23 ans, woofeuse qui s’occupe du dortoir où je suis. Une maturité incroyable ! Elle me fait à déjeuner à mon arrivée ; je suis trop fatiguée pour aller faire du stop et des courses, car il n’y a rien. D’une gentillesse folle !!!
Jenny, belge, qui m’indique le chemin pour arriver au Fare alors que je n’en peux plus. Nous nous retrouvons au diner, elle me partage ses soucis. Elle ne dort pas depuis qu’elle est arrivée il y a 3 jours. Je lui propose un soin, j’ai l’énergie ! Je vais être guidée sur son ventre ! Elle a mal vécu l’accouchement de sa fille par césarienne et on lui a posé un stérilet trop rapidement… Elle se lève vendredi matin sans avoir dormi. Elle repart au bord de l’effondrement. Heureusement, alors qu’elle veut rentrer en France, elle croise 2 personnes qui vont aussi l’aider : un médecin et une infirmière qui lui donne un médicament pour la détendre. Ça marche, elle redore et profite enfin de son voyage le lendemain. Elle m’écrit ce matin, me disant qu’elle a senti une guérison profonde de son ventre il y a deux jours suite au soin. Je suis touchée par ses mots et la profondeur de son âme !
Steven, woofer dans l’autre maison est aussi très sympa. Un voyageur du monde depuis 26 ans !!!
Edith et son ami, jeunes ingénieurs tous les deux, sont là pour une nuit. Ils me proposent de venir diner avec eux à la Cabane Canadienne, là où travaille Jessica : une vraie bulle d’air alors que ça fait deux jours que je suis sur le canapé, incapable de bouger…
Je me rends compte que je vis un effondrement ! Première désillusion : l’écologie ne semble pas être un sujet ici. Une odeur de brûler est là très souvent ; Les odeurs des pots d’échappement quand on est sur la route (pas de contrôle technique obligatoire ici) ; des déchets qui trainent en bord de route, de mer alors que le paysage est juste sublime !!! Camaïeux de bleus, de verts, mer et montagnes (somment à 1200 m). Il y a matière à créer, inventer, proposer pour que ce lieu reste aussi propre que possible…
J’ai craqué ce matin : un message à ma chère amie qui m’appelle aussitôt ; je suis touchée et lui partage ce qui se passe en moi. La communication n’est pas bonne mais elle me donne un exercice pour me soulager : je me sens paralyser par la peur… Gratitude profonde !
J’échange par messages avec un autre ami et je porte cette pierre qui m’a été offerte par les femmes de nos cercles. Tout cela m’apaise. J’ai loué un vélo et je vais faire quelques courses ce matin. Il fait une chaleur folle ; je rentre en nage ! Je déjeune, reste sur le canapé un bon moment sur mon téléphone. Après une sieste, je vais à la plage, nager. Le temps s’est couvert mais au milieu des roches, les poissons sont là, de toutes les couleurs et nombreux. En revanche, les roches semblent recouvertes de choses mortes ; c’est sombre et triste !!!
Un bon moment pendant lequel je remets à la mer toute ma tristesse, peurs, blocages, pour qu’elle les transmute.
Je suis au bord de l’eau et j’écris avec le vent qui se lève. La musique s’est tue, l’odeur de brûler s’en est allée, seul le vent joue. Une vingtaine de voiliers dans la baie, j’entends un monsieur dire qu’il y a du monde !
Jessica a perçu que je suis médium. Elle me demande si je peux répondre à ses questions. Je le fais pour certaines, ne pouvant, ne voulant répondre à d’autres. Je ne suis pas en mesure de prédire l’avenir et je ne suis pas sûr d’en avoir envie…
Je vais mieux en cette fin de matinée. Je ne sais pas encore si je change de lieu de vie ou si louer un scooter serait déjà une belle aide pour circuler librement. Liberté chérie, celle qui est sans réfléchir, de pouvoir se mouvoir où bon nous semble avec notre voiture. Je … Il…. La vie m’invite, il me semble, à revoir ma façon de me déplacer. Encore un gros effort à faire de mon côté pour ralentir et surtout être plus écolo et avoir une empreinte moins forte.
Ah oui, hier, je suis allée à la messe en stop. Un très bel accueil qui m’a fait chaud au coeur et des chants sublimes accompagnés au Yukulele, guitare et batterie. Entrainants et joyeux ! Un vieux monsieur fait un malaise, les pompiers sont venus dans une mini ambulance le chercher.
Je retrouve mes esprits et sais que j’ai une reconnexion à faire quelque part. A Raiatéa ? Ailleurs ? Je vais commencer par me reposer et visiter en profitant de cette belle île.
A l’arrivée à Tahiti, je n’ai pas aimé la traversée de cette ville à 7h entre l’aéroport et le port ! De nombreux bouchons, 45 mn pour faire cette courte distance (5km) dans le bruit et la pollution. Je prends le bus et suis la seule popa ‘a (nom que donnent les Tahitiens aux européens).
Une belle surprise avant en sortant de l’avion : à notre arrivée dans le hall de l’aéroport, un groupe nous accueille avec des chants et danses tahitiennes. C’est doux, c’est bon !!!
Mardi 31 octobre 2023
Je reviens sur ce trajet en avion que j’appréhendais énormément. Je ne suis pas fan d’avion : il y a eu presque 20h de vol et 4h d’escale.
Vol avec FrenchBee, le low cost d’Air France.
En arrivant à ma place, je réalise qu’il n’est pas bon d’être ronde en avion. Je rentre tout juste dans la place avec la sensation de gêner ma voisine américaine, une vieille dame de plus de 75 ans. Peu de place aussi pour les pieds. Je suis côté hublot. Je demande à une hôtesse s’il y a une place plus large. Elle me répond non assez sèchement comme si je l’agaçais… Je redemande un peu plus tard, sentant la tristesse arriver, même réponse froide.
Quand je demande de l’aide pour trouve une place dans les coffres pour y mettre mon sac à dos, de nouveau froideur et agacement. L’hôtesse me trouve une place en deux secondes ; elle a l’habitude, je suis vulnérable à ce moment là et ne suis plus en mesure d’agir correctement : j’ai besoin d’aide, je suis avec les larmes aux yeux. Beaucoup d’émotions en une seule journée, je pars loin, mon coeur déborde, je pleurs dans mon coin, tournée vers le hublot…
Entre sommeil, films et réveils, je prends des photos au-dessus du Canada, puis des montagnes; La lune éclaire le ciel (elle est pleine dans 2 jours) et je vois très bien le sol, la neige, les cours d’eau qui s’enflamment lorsque la lune se réverbère dedans. Sublime et magique à la fois, je suis subjuguée par ce phénomène qui m’occupe un moment…
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Nuit entrecoupée par deux tahitiens qui dorment ici et ronflent fort ! J’ai malgré tout bien dormi et me sens beaucoup mieux.
Petit-déjeuner et je pars faire du stop pour aller louer un scooter. C’est un budget mais j’ai besoin de liberté et de pouvoir bouger quand je veux et où je veux ! Cela fait un peu caprice de petite fille ; pour le moment, j’en ai besoin.
Christophe s’arrête pour me prendre après 5mn de marche. Il est entrepreneur ici depuis 11 ans et construit sa maison. Il m’explique que les tahitiens (certains) deviennent racistes et se fâchent avec les popa’as (les européens). Il a perdu plusieurs amis tahitiens qui pensent qu’il leur prend leur job, logement… Apparement, c’est différent aux Marquises, moins prononcé. Sa femme qui vit ici depuis 25 ans, se fait aussi embêtée. Certains tahitiens refusent d’être servis par elle !!!
Je m’entraîne sur le parking du port avec le scooter. Pas habile au début, je trouve mes marques ; on me laisse partir. Ne pas rouler sur la piste cyclable quitte à provoquer des embouteillages sinon c’est une amende très chère ; faire attention aux chiens errants « qui ne connaissent pas le code de la route » ; toujours avoir la main sur le frein arrière par sécurité.
Go, je me lance et gagne en assurance. Arrêt chez Jessica pour lui faire un coucou et voir son nouveau lieu de vie : un beau bungalow dans un endroit calme proche de l’océan ; sublime et calme. Nous rencontrons un couple, lui tahitien, elle suissesse. Ils nous disent que Tahiti a fait le choix d’un tourisme avec des prix élevés pour avoir moins de touristes, donc moins d’impacts sur leurs îles. En revanche, Hawaï a fait le choix inverse et la vie est moins chère.
Jessica me propose de partager son bungalow mais même si on divise le prix par 2, cela reste trop cher pour moi : 15.000 FXP soit 125 euros par jour ! Je démarre mon périple, je préfère rester prudente sans compter que c’est éloigné de la route aussi. Je la remercie vivement, d’y avoir pensé.
Les premières courses alimentaires que j’ai faites m’ont coûtées 61 euros avec pas grand chose. Le fromage de chèvre coûte 6 euros un petit morceau lambda, pas bio.
Je rentre déjeuner et m’endors sur le canapé. A 15h30, je pars nager ; j’ai oublié mes lunettes de piscine alors je me trempe dans un coin sablonneux à l’écart des rochers. Les poissons sont là, ils viennent tournoyer autour de mes pieds.
Après, une bonne douche et un dîner. Je prépare ensuite mon linge sale pour le lendemain. En le soulevant, je découvre des asticots dedans et sur toutes les étagères sur lesquelles sont mes affaires… Je nettoie jusqu’au dernier en espérant qu’ils ne reviendront pas !!!
Merci Martine pour ton précieux soutien. Prenez bien soin de vous et à bientôt. Grosses bises à tous les deux
Coucou ma belle voyageuse
je suis très très contente d’avoir de tes nouvelles mais triste pour certaines choses mais tu vas y arriver tu as une force de caractère , c ‘est surtout ta sante et garder le moral des gens sympas tu en auras et des nuls aussi laisse glisser mois maintenant après mon a v c je vois différemment certaines choses je dirai que…ca glisse mais dis donc ta vieille de 75 ans fais gaffe moi 74 attend tu vas voir a ton retour en attendant profite de cette belle nature et de toutes ces découvertes et des modes de vie habitants cultures différentes alimentation climat a très vite avec de belles photos
je t’embrasse bien fort et Jean Marie aussi prend soin de toi ( au fait et ton chat il est ou)